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Délibération du Conseil Municipal du 8 février 1857 pour la construction de l'église de Moussy
Le Conseil, considérant que la Commune de Moussy n’a point d’église bien que sa population s’élève à près de 700 habitants ; qu’elle est réunie pour le culte à celle de Chavot dont l’église est distante de Moussy de plus d’un kilomètre et des hameaux de trois km et à laquelle on n’arrive que par une pente rapide ; que la commune de Chavot n’a pas de curé et n’est pas du même Canton que Moussy ;
Attendu qu’en cet état de choses, les offices sont peu fréquentés l’été et ne le sont point du tout l’hiver, à cause de la quasi impossibilité de se rendre à l’église par mauvais temps ; que les enfants ne se rendent point exactement à l’école le Dimanche pour être conduits à l’église, surtout l’hiver, malgré le zèle de l’instituteur et de l’institutrice ; qu’au lieu d’y aller entendre les conseils religieux et moraux, ils ne s’en vont que trop souvent par les rues rencontrer des occasions de vagabondage ; que cette considération est de la plus haute gravité ; que de plus, si M le Curé fait le catéchisme, la semaine, ils sont obligés de perdre une demi-journée d’école, qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes, ni l’instituteur, ni l’institutrice, occupés à garder les plus jeunes enfants ne pouvant conduire les autres ; de là encore un grave inconvénient ;
Attendu que dans les cas de décès et notamment d’épidémie comme les épidémies cholériques de 1849 et de 1754, il y a difficulté pour le transport des corps morts ; que, dans le cour de la dernière épidémie, de fatale mémoire, les hommes valides, suffisant à peine au transport des décédés, on a vu maintes fois les corps morts, descendant de la Loge Pinart et de la Bécasserie ; hameaux situés à 3 km de l’église sur la côte opposée, stationner sur les places de Moussy, qu’on ne peut se dispenser de traverser, pendant que les porteurs fatigués prenaient un peu de repos , que même en 1849 a du un jour prendre une voiture attelée de plusieurs chevaux pour conduire cinq cercueils de l’un de ses hameaux au cimetière ; que ce sont là encore des considérations graves qui militent en faveur de la construction d’une église à Moussy ;
Considérant que pour mille raisons plus concluantes les unes que les autres, l’utilité de cette construction est incontestable ; que l’ouverture d’une souscription a été accueillie par les habitants de Moussy avec enthousiasme ; que cette souscription s’élève déjà à la somme de 12 500 francs, somme très forte eu égard à la population de la Commune qui n’est composée que de petits propriétaires, vignerons et tonneliers ;
Est d’avis de poursuivre le dit projet par tous les moyens possibles.
Passant à l’examen des plans et devis, le Conseil reconnaît que l’architecte, avec l’habileté de l’expérience, a divisé son projet de construction en deux parties : 1°) une partie à construire immédiatement qui est la principale et devant coûter près de 19 000 francs ; 2°) une seconde partie qui se compose seulement du portail et du clocher, réservée pour être construite quand la Commune pourra disposer de fonds suffisants.
La partie à construire immédiatement devant coûter 19 000 francs, la souscription s’élevant à 12 500 francs, il resterait donc à parfaire la somme de 6 500 francs. Pour arriver à ce but, le Conseil s’arrête aux deux moyens proposés par la Commission :
1°) sachant que les sympathies du Gouvernement de Sa Majesté l’Empereur sont acquises à toutes les œuvres utiles qui ont pour but l’amélioration du bien être physique et moral de tous les Français, qu’on ne lui a jamais réclamé en vain aide et secours quand il s’est agi de faire le bien, le Conseil espère que M le Ministre de l’Instruction publique et des Cultes voudra bien lui accorder secours au quart de la Dépense, soit cinq mille francs ; 2°) Et pour compléter le reste, afin de couvrir la dépense, le Conseil espère encore que M le Ministre de l’Intérieur voudra bien autoriser la Commission à organiser une petite loterie de cinq mille billets à un franc qu’elle distribuera aux personnes de sa connaissance pour donner à gagner une somme de mille francs répartie en différents lots, savoir :
1 lot principal de 500 francs en argent ;
1 lot de 50 bouteilles de vin de Champagne, promotion du pays
1 lot de 25 bouteilles ;
2 lots de chacun 15 bouteilles 4 lots de chacun 12 bouteilles 10 lots de chacun 6 bouteilles,
En tout 19 lots. Ainsi se trouverait complétée la somme de 19 000 francs nécessaire. La commune ne peut recourir à l’imposition extraordinaire ni à l’emprunt attendu qu’elle vient d’être imposée pour 10 ans au maximum de centimes additionnels pour l’établissement d’une école de fille , ni à la vente de propriété, n’en possédant d’aucune espèce.
Le Conseil espère qu’en présence des efforts véritablement remarquables des habitants de Moussy, l’Autorité supérieure appuiera ces demandes auprès de Sa Majesté. Il met toute sa confiance dans la sainteté de l’œuvre qu’il entreprend.
Il insiste sur cette considération que la paroisse de Chavot est composée des deux communes de Chavot et de Moussy et est desservie par M le Curé de Pierry. L’importance des trois Communes, la distance des hameaux, rendent l’administration de cette paroisse difficile. M le Curé ne peut suffire à tout son service, témoin M Muller qui a préféré devenir vicaire de la Cathédrale que de rester curé de Pierry où il était aimé et respecté.
Il insiste encore sur le chiffre de la population, sur les louables et grands sacrifices que font les habitants de Moussy. C’est donc qu’ils sentent le besoin absolu d’une église.
Aussi le Conseil aime à penser que les Administrations civiles et religieuses appuieront fortement sa demande. »
Attendu qu’en cet état de choses, les offices sont peu fréquentés l’été et ne le sont point du tout l’hiver, à cause de la quasi impossibilité de se rendre à l’église par mauvais temps ; que les enfants ne se rendent point exactement à l’école le Dimanche pour être conduits à l’église, surtout l’hiver, malgré le zèle de l’instituteur et de l’institutrice ; qu’au lieu d’y aller entendre les conseils religieux et moraux, ils ne s’en vont que trop souvent par les rues rencontrer des occasions de vagabondage ; que cette considération est de la plus haute gravité ; que de plus, si M le Curé fait le catéchisme, la semaine, ils sont obligés de perdre une demi-journée d’école, qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes, ni l’instituteur, ni l’institutrice, occupés à garder les plus jeunes enfants ne pouvant conduire les autres ; de là encore un grave inconvénient ;
Attendu que dans les cas de décès et notamment d’épidémie comme les épidémies cholériques de 1849 et de 1754, il y a difficulté pour le transport des corps morts ; que, dans le cour de la dernière épidémie, de fatale mémoire, les hommes valides, suffisant à peine au transport des décédés, on a vu maintes fois les corps morts, descendant de la Loge Pinart et de la Bécasserie ; hameaux situés à 3 km de l’église sur la côte opposée, stationner sur les places de Moussy, qu’on ne peut se dispenser de traverser, pendant que les porteurs fatigués prenaient un peu de repos , que même en 1849 a du un jour prendre une voiture attelée de plusieurs chevaux pour conduire cinq cercueils de l’un de ses hameaux au cimetière ; que ce sont là encore des considérations graves qui militent en faveur de la construction d’une église à Moussy ;
Considérant que pour mille raisons plus concluantes les unes que les autres, l’utilité de cette construction est incontestable ; que l’ouverture d’une souscription a été accueillie par les habitants de Moussy avec enthousiasme ; que cette souscription s’élève déjà à la somme de 12 500 francs, somme très forte eu égard à la population de la Commune qui n’est composée que de petits propriétaires, vignerons et tonneliers ;
Est d’avis de poursuivre le dit projet par tous les moyens possibles.
Passant à l’examen des plans et devis, le Conseil reconnaît que l’architecte, avec l’habileté de l’expérience, a divisé son projet de construction en deux parties : 1°) une partie à construire immédiatement qui est la principale et devant coûter près de 19 000 francs ; 2°) une seconde partie qui se compose seulement du portail et du clocher, réservée pour être construite quand la Commune pourra disposer de fonds suffisants.
La partie à construire immédiatement devant coûter 19 000 francs, la souscription s’élevant à 12 500 francs, il resterait donc à parfaire la somme de 6 500 francs. Pour arriver à ce but, le Conseil s’arrête aux deux moyens proposés par la Commission :
1°) sachant que les sympathies du Gouvernement de Sa Majesté l’Empereur sont acquises à toutes les œuvres utiles qui ont pour but l’amélioration du bien être physique et moral de tous les Français, qu’on ne lui a jamais réclamé en vain aide et secours quand il s’est agi de faire le bien, le Conseil espère que M le Ministre de l’Instruction publique et des Cultes voudra bien lui accorder secours au quart de la Dépense, soit cinq mille francs ; 2°) Et pour compléter le reste, afin de couvrir la dépense, le Conseil espère encore que M le Ministre de l’Intérieur voudra bien autoriser la Commission à organiser une petite loterie de cinq mille billets à un franc qu’elle distribuera aux personnes de sa connaissance pour donner à gagner une somme de mille francs répartie en différents lots, savoir :
1 lot principal de 500 francs en argent ;
1 lot de 50 bouteilles de vin de Champagne, promotion du pays
1 lot de 25 bouteilles ;
2 lots de chacun 15 bouteilles 4 lots de chacun 12 bouteilles 10 lots de chacun 6 bouteilles,
En tout 19 lots. Ainsi se trouverait complétée la somme de 19 000 francs nécessaire. La commune ne peut recourir à l’imposition extraordinaire ni à l’emprunt attendu qu’elle vient d’être imposée pour 10 ans au maximum de centimes additionnels pour l’établissement d’une école de fille , ni à la vente de propriété, n’en possédant d’aucune espèce.
Le Conseil espère qu’en présence des efforts véritablement remarquables des habitants de Moussy, l’Autorité supérieure appuiera ces demandes auprès de Sa Majesté. Il met toute sa confiance dans la sainteté de l’œuvre qu’il entreprend.
Il insiste sur cette considération que la paroisse de Chavot est composée des deux communes de Chavot et de Moussy et est desservie par M le Curé de Pierry. L’importance des trois Communes, la distance des hameaux, rendent l’administration de cette paroisse difficile. M le Curé ne peut suffire à tout son service, témoin M Muller qui a préféré devenir vicaire de la Cathédrale que de rester curé de Pierry où il était aimé et respecté.
Il insiste encore sur le chiffre de la population, sur les louables et grands sacrifices que font les habitants de Moussy. C’est donc qu’ils sentent le besoin absolu d’une église.
Aussi le Conseil aime à penser que les Administrations civiles et religieuses appuieront fortement sa demande. »